Il y a le Naples des guides touristiques. Et il y a le Naples d'Elena Ferrante.

Les quatre tomes de la tétralogie napolitaine d'Elena Ferrante : « L'Amie prodigieuse », « Le Nouveau nom », « Celle qui fuit et celle qui reste » et « The Story of the Lost Child » (le dernier tome n'a pas encore été publié en français, et sortira chez Gallimard en 2018). © Audrey Cerdan/L'Obs

L'écrivain qui voulait rester anonyme

Elena Ferrante se cache sous un pseudonyme depuis la parution de son premier roman en 1992. Plusieurs personnes ont tenté de la démasquer. La dernière tentative en date est celle du journaliste Claudio Gatti, qui a publié en octobre 2016 une enquête traduite en plusieurs langues. Sa théorie : Elena Ferrante est Anita Raja, une traductrice italienne. La réaction des « Ferrantophiles » a surtout été l'indignation : pourquoi ne pas avoir respecté le souhait d'un écrivain de rester en dehors de la vie publique ?

Un phénomène littéraire mondial

Les quatre tomes des romans napolitains ont été traduits en 42 langues, et se sont vendus à plus de 6 millions d’exemplaires dans le monde. En France, où l’obsession Ferrante se propage principalement grâce au bouche à oreille entre lecteurs enthousiastes, les trois premiers tomes se sont écoulés à 1,5 millions d'exemplaires – des chiffres impressionnants pour une auteure étrangère. Traduit et publié par Gallimard, le quatrième tome sortira en français en janvier 2018.

La plage des Maronti, sur l'île d'Ischia, au large de Naples. © Audrey Cerdan/L'Obs

A la recherche d'Elena et Lila

Si les romans ont eu tant de succès, c'est notamment parce qu'ils traitent d'un sujet délaissé par la littérature : l'amitié entre deux femmes. Elena Greco, la narratrice, nous raconte sa relation avec Lila Cerullo. Cinquante années pendant lesquelles les deux amies s'appuient l’une sur l’autre, se stimulent, s'adorent et se détestent. Tout ce qui les traverse est décrit avec la précision d’un cours d’anatomie – comme si tous leurs dialogues, enregistrés à l’époque, nous étaient restitués intacts.

Faire durer les romans

Pour prolonger la lecture, L'Obs est allé à Naples au printemps dernier, pour retrouver un à un les lieux de ces romans qui ont emporté tant d'entre nous.

Vue aérienne du quartier du Rione Luzzatti à Naples, qui ressemble en tous points à celui qu'Elena Ferrante décrit dans sa tétralogie. © Audrey Cerdan/L'Obs

Le quartier où Elena et Lila grandissent / Rione Luzzatti, Naples

Les deux amies naissent dans un quartier dont la description correspond en tous points à celui que vous voyez ci-dessus : le Rione Luzzatti. Elena Ferrante ne nomme jamais le quartier, mais elle a laissé dans ses livres des dizaines d’indices qui ont permis aux lecteurs napolitains de se mettre d’accord : les rails, le tunnel à trois bouches, l’église, la forme des immeubles… Tout concorde, c'est ici.

Blocs de béton

L'endroit ne ressemble pas à ce qu'on avait imaginé en lisant les romans depuis la France : il n'y a pas les ruelles et les vieilles pierres du centre-ville de Naples. Au lieu de ça, on trouve une série d'immeubles en béton anguleux, construits après la Seconde Guerre mondiale. Une sorte de cité. Proche mais coupé du centre-ville, c'est un îlot dessiné par des rails de chemin de fer, des terrains vagues et une sorte de périph’. Le Vésuve n'est pas si loin, mais depuis les rues enclavées du Rione Luzzatti, il est absent.

La violence vue par une enfant

Le quartier, pauvre, est connu pour être un lieu fréquenté par la Camorra. Dans les livres, cette violence est racontée : d'abord par Elena, petite fille, qui la perçoit sans la comprendre, d’autant plus que ce sont ses proches qui l’exercent. Mais en grandissant, c’est de plus en plus clair pour elle : des assassinats et des affaires de drogue sont décrits sans complaisance.

Une cour d'immeuble du quartier du Rione Luzzatti, qui a beaucoup de ressemblance avec celle décrite par Elena Ferrante dans ses livres. © Audrey Cerdan/L'Obs

La cour d'immeuble qui délimite le monde / Rione Luzzatti, Naples

Plusieurs passages des livres nous laissent penser que c'est ici, ou dans un ensemble voisin qu’Elena Ferrante installe ses deux personnages principaux. Dans la cour de leur enfance, au-delà de laquelle elles s’aventurent rarement et qui décuple les bruits, Lila et Elena entendent la folie d’une voisine ou le mafioso du troisième... Quand une famille déménage au milieu des hurlements, tout le monde est à sa fenêtre, un œil sur le drame, l'autre sur les voisins qui eux aussi, observent.

La petite bibliothèque du Rione Luzzatti. © Audrey Cerdan/L'Obs

La petite bibliothèque / Rione Luzzatti, Naples

Elena Greco se décrit comme une petite fille scolaire et poussive. Moins douée en tous cas que son amie Lila Cerullo qui aurait une intelligence hors normes. C’est à la consommation de livres à la bibliothèque de leur quartier qu’elles se mesurent. Au Rione Luzzatti, on découvre un petit bâtiment gris aux fenêtres encombrées de barreaux. Coincé entre la rue et la voie ferrée, il pourrait passer pour un local de repos pour cheminots s'il n'y avait pas cette petite pancarte qui dit « Bibliothèque communale Andreoli ».

Le tunnel à trois entrées du Rione Luzzatti. Au-dessus passent les trains qui vont et viennent de la gare centrale de Naples. © Audrey Cerdan/L'Obs

Le tunnel à trois bouches / Rione Luzzatti, Naples

Dans le tome 1, qui se déroule dans les années 1950, ce tunnel à trois entrées donne sur la campagne. C’est le début d'un chemin semi campagnard qu’il faut emprunter pour aller voir la mer. Curieuses, Lila et Elena décident un jour de s’y rendre au lieu d’aller à l’école. C’est leur grosse bêtise de petites filles. Aujourd’hui, la ville s’étend jusqu’au littoral.

Publicité

Arrivée sur la plage des Maronti, sur l'île d'Ischia, au large de Naples. © Audrey Cerdan/L'Obs

Le premier geste d'émancipation / Ile d'Ischia

C’est en allant à Ischia, une île au large de Naples, chez Nella, la sœur de sa maîtresse d’école primaire, qu’Elena Greco découvre la mer (qui est pourtant à 2 kilomètres de chez elle). Ce sont les premières vacances de sa vie, et la voix de sa mère colérique met du temps à la lâcher. Hantée par ses mots, elle ose à peine se baigner dans son maillot cousu main. Plus tard, c'est sur cette île qu'elle fera la découverte simultanée du dégoût et du plaisir.

Vue de la plage des Maronti à la tombée de la nuit. © Audrey Cerdan/L'Obs

Dans le tome 1, Elena passe son été à descendre et remonter de la plage des Maronti.

Sur la plage des Maronti, une petite station balnéaire sur l'île d'Ischia, au large de Naples. © Audrey Cerdan/L'Obs

Dans la bulle des Sarratore / Plage des Maronti, île d'Ischia

Le sable, marron cendré, est parsemé de morceaux de céramique – on se penche à coup sûr pour en ramasser quelques uns. On ne trouve pas le chemin blanc et rocailleux qui mène à la maison de Nella : il n’y a plus que des routes goudronnées sur lesquelles tournent des camions à peine plus larges qu'une brouette.

Insalata di mare

Elena passe ses journées à la plage, fascinée par la famille Sarratore. Le père Donato, qui lit le journal et le fils Nino, premier de sa classe. Comme elle ne fait que les regarder, on croirait à la lecture que cette plage est déserte. Quand on s'y rend, on découvre une station balnéaire animée et construite. Le long de la mer, en enfilade, des restaurants en bois sur pilotis affichent leur plat du jour : « insalata di mare » (salade de la mer). Et comme dans le livre, au bout de la plage, il y a des hôtels thermaux qui proposent des bains de boue.

Sur la plage des Maronti, une Madone est installée face à la mer. © Audrey Cerdan/L'Obs

Sur la plage des Maronti, une Madone est installée face à la mer.

Des immeubles du Rione Luzzatti, à Naples. © Audrey Cerdan/L'Obs

Retour au quartier / Rione Luzzatti, Naples

On est au cœur de « L'Amie prodigieuse », le premier tome de la tétralogie. Elena Greco rentre de sa parenthèse insulaire, et la dureté du quartier lui apparaît pour la première fois avec clarté. Ce sont les années 1960, des clans se sont formés. D’un côté les fascistes (notamment la famille du pharmacien), de l’autre les communistes (la famille du menuisier). Chez les Solara, la famille décrite comme appartenant à la mafia, les deux garçons tiennent le bar-pâtisserie – quand ils ne font pas des tours de quartier dans leur Fiat – et la mère de famille remplit un inquiétant petit carnet rouge avec les dettes contractées auprès d'elle par les gens du quartier.

Les commerces de rez-de-chaussée dans le quartier du Rione Luzzatti, à Naples. © Audrey Cerdan/L'Obs

A la recherche du bar Solara / Rione Luzzatti, Naples

Dans le quartier aujourd’hui, pas de trace de cordonnier ou de menuisier. Les commerces ne ressemblent en rien à ce qu'on peut imaginer en lisant les livres. Des petites boîtes en rez-de-chaussée, sans charme, et qui semblent fermées depuis longtemps, comme celles qu'on voit sur l'image ci-dessus. On trouve deux pharmacies, des petits supermarchés et plusieurs bars, dont certains semblent avoir gardé l’ambiance de l’époque. Un en particulier nous renvoie immédiatement au bar Solara tel que le roman le raconte. Il est au coin d'une rue, ouvert tous les jours et propose des pâtisseries et des pizzas.

L'église de la Sagra Famiglia et l'école primaire du Rione Luzzatti. © Audrey Cerdan/L'Obs

L'école et l'église se regardent / Rione Luzzatti, Naples

Dans le roman, les personnages fréquentent ostensiblement « La Sagra Famiglia », l’église du quartier. C’est aussi devant elle que certains règlent leurs comptes. La véritable église du Rione Luzzatti (que l'on voit sur cette image) porte le même nom que dans le roman. Les habitants du quartier prennent l’air satisfait quand on la photographie – ils semblent penser que c'est la seule chose qui mérite de s'attarder ici.

Bâtiment délabré

L’école primaire du Rione Luzzatti est en face de l’église, et à ses côtés elle apparaît délaissée (on voit l'entrée à gauche sur la photo ci-dessus). Dans les livres, quand Elena et Lila terminent leurs années de primaire autour de 1950, seuls quelques élèves continuent vers le collège. Ce matin-là, on tend un exemplaire en italien de « L'Amie prodigieuse » (« L'Amica geniale ») à un vieil homme du quartier qui aurait pu les côtoyer à la récré. Ses yeux rient en lisant une description : il nous montre du doigt les endroits qu'il croit reconnaître les uns après les autres. Mais la lecture est pénible et il a d'autres choses à faire : il nous rend le livre alors qu’on le pensait parti pour des heures.

La Via Chiaia, une rue commerçante du centre de Naples. Dans le roman, elle est décrite comme un emblème des quartiers chics de Naples. © Audrey Cerdan/L'Obs

Le choc des quartiers bourgeois / Via Chiaia, centre de Naples

Un soir, Elena et Lila, adolescentes, s'aventurent avec une bande d’amis dans le centre de Naples. Arrivées sur la Via Chiaia, un long axe commerçant, elles croisent des filles d’une autre espèce que les mères de famille de leur quartier. Souples, élégantes, balancées. Une femme habillée tout en vert retient leur attention : l’audace de la couleur et du chapeau. Elena sait qu'elle peut réussir sa vie, mais elle a l’impression qu’elle ne pourra jamais s’assumer de cette façon. La décontraction, la confiance en soi qu’il faudrait avoir. Ce sont à ses yeux des privilèges de riches.

Jus de banane

Quand on parcourt la rue aujourd'hui (photo ci-dessus), elle n'a rien d’ostentatoire. C’est une voie commerçante plutôt populaire, où l’on trouve des sandales couvertes de faux diamants et des jus de banane. En se rapprochant de la mer, les rues s’élargissent, il y a plus d’air et les enseignes montent en gamme.

La Piazza dei Martiri, au centre-ville de Naples. © Audrey Cerdan/L'Obs

Un pied dans le beau monde / Piazza dei Martiri, centre de Naples

Tout au bout de la Via Chiaia, il y a la Piazza dei Martiri. Dans le deuxième tome, « Le Nouveau Nom », les Solara y achètent une boutique de chaussures qui va devenir une annexe du « quartier ». Au cœur du Naples riche et moderne qui aime l’art contemporain, ce petit local devient pour les jeunes adultes du roman un lieu de désordre amoureux et psychologique. A Naples, cette place en triangle est connue pour ses lions géants et ses deux palais monumentaux qui ont vendu leurs rez-de-chaussée aux marques de luxe (Gucci, San Ferragamo). Dans le Palazzo Calabritto, celui de gauche, il y a une boutique qui ressemble en tout point à celle des Solara : la porte de secours à l’arrière rappelle des scènes du tome 2.

Le Corso Emanuele, une rue cossue sur les hauteurs de Naples. © Audrey Cerdan/L'Obs

Chez ceux qui lisent / Corso Emanuele, centre de Naples

Elena est l’une des seules de son quartier à aller jusqu'au lycée. Là-bas, elle essaye d’attirer l’attention d’une prof, Mme Galiani, qui habite Corso Emanuele, un quartier chic sur les hauteurs de la ville (photo ci-dessus). Elle sera invitée à passer une soirée dans son immense appartement rempli de livres. Un moment grisant, au cours duquel elle sent que l’ascension sociale est possible.

Des plages privées proches du centre-ville de Naples qui ressemblent à la description du roman du Sea Garden. Toutes donnent sur le Palazzo Donn'Anna, qui avance sur la mer. © Audrey Cerdan/L'Obs

Job d'été / Via Posillipo, centre de Naples

L’été, pour se faire de l’argent, Elena travaille comme baby-sitter. Deux années de suite pendant les vacances scolaires, elle est chargée d’amener les filles de la papetière se baigner au Sea Garden, un segment du bord de mer à deux pas du centre de Naples qui ressemble à une petite station balnéaire. Toutes ces plages donnent sur le Palazzo Donn'Anna, qu'on voit ci-dessus.

Le Bagno Elena, une plage privée du centre-ville de Naples. © Audrey Cerdan/L'Obs

Surprise : une des ces plages privées s’appelle joliment depuis plus d'un siècle « Bagno Elena ».

Via Mezzocannone, au centre-ville de Naples, il ne reste plus qu'une librairie : la « Libreri Dante & Descartes ». © Audrey Cerdan/L'Obs

Le libraire à l'ancienne / Via Mezzocannone, centre de Naples

L’année d’après, Elena Greco passe son été à travailler dans une librairie du quartier étudiant, sur la Via Mezzocannone. Dans cette rue qui dans le temps était effectivement remplie de librairies, il ne reste aujourd'hui plus que la « Libreri Dante & Descartes » tenue par Raimondo. Un Italien qui vend tous les livres d’Erri de Luca (écrivain napolitain célèbre qu'il considère comme un ami) et de l'Israélien Amos Oz. Mais pas ceux d'Elena Ferrante.

La ville divisée en deux

Un client de la boutique raconte que sa femme a lu les quatre livres, mais que lui, comme le libraire, ne trouve pas ça très intéressant. Pour lui, c'est une littérature de « femme du Sud qui décortique tout ». Il ajoute : « Aujourd’hui, la ville se divise en deux : ceux qui ont lu et ceux qui n’ont pas lu les livres. » A ces derniers, Annie Meadows, une éditrice britannique, répond : « Ne pas avoir lu Elena Ferrante, c'est comme ne pas avoir lu Flaubert en 1865. »

Un ferry arrivant dans le port d'Ischia. © Audrey Cerdan/L'Obs

L'île de la tentation / Port d'Ischia, île d'Ischia

Second voyage sur l'île. Cette fois, Lila et Elena sont ensemble. Ce séjour, qui représente à peu près un quart du tome 2, est l’un des passages les plus réussis des quatre livres. Elena Ferrante y réalise un petit de traité de psychologie amoureuse. On se reconnaît forcément dans ses descriptions des ressorts de l'infidélité, du désamour et du rejet.

Vue d'au-dessus de la plage de Citara, sur l'île d'Ischia. © Audrey Cerdan/L'Obs

La plage de Citara, où on ne trouve aucune trace du vendeur de pastèques du tome 2.

Une maison du vieux centre de Forio, une petite ville sur l'île d'Ischia. © Audrey Cerdan/L'Obs

Les longues soirées / Forio, île d'Ischia

Elena et Lila passent leurs journées sur la plage de Citara et leurs soirées à Forio, une petite ville animée. Après une glace et un passage à la cabine téléphonique, elles traînent dans la lumière chaude des boutiques ouvertes tard le soir. Ou dans la maison d’un jeune héritier dont le père fabrique des saucisses à la chaîne.

L'église du Soccorso, à Forio. © Audrey Cerdan/L'Obs

L'église du Soccorso : le lieu des rendez-vous romantiques de Forio.

Une usine désaffectée de San Giovanni a Teduccio, banlieue industrielle de Naples. © Audrey Cerdan/L'Obs

L'usine qui engloutit / San Giovanni a Teduccio, banlieue de Naples

Un peu après le retour d’Ischia, Lila va passer un petit bout de sa vie à s'abîmer les mains dans une usine de San Giovanni a Teduccio, en banlieue de Naples. Quand on cherche une usine qui pourrait correspondre aux descriptions du roman dans cette zone industrielle du bord de mer, on tombe rapidement sur celle représentée ici. Emblématique et visible depuis l’autre bout de Naples, cet ancien bâtiment ressemble à lui seul à une ville sombre de « comic books ». Cet immeuble était une usine de boîtes de conserve spécialisée dans la sauce tomate. Son patron a été arrêté après la « faillite frauduleuse » de l'entreprise.

Vue de la Via Tasso, sur les hauteurs de Naples. © Audrey Cerdan/L'Obs

Classe moyenne / Via Tasso, centre de Naples

C’est dans le tome 3, après quelques années en dehors de Naples, qu’Elena Greco revient et s’installe Via Tasso. C’est un quartier respectable, duquel on voit la mer et le Vésuve, mais où le côté de bric et de broc napolitain est célébré. Sur les balcons des gens, on voit pointer des escabeaux, des arrosoirs ou des troncs d’arbres coupés. Sur les murs, des tags « Refugees not welcome ». Et un creux de la montagne est transformé en décharge publique.

Le toit d'un immeuble à Naples, plein d'antennes de télévision. © Audrey Cerdan/L'Obs

Le chaos napolitain / Bord de mer, centre de Naples

Dans un taxi qui nous conduit à la mer, le conducteur rit nerveusement quand on dit que Naples est une belle ville, « comme Paris ». « Ah ah ah no. Napoli is chaos. » L'homme du taxi se réapproprie sa ville ; les romans nous avaient fait croire qu'elle nous appartenait.